Equipage improvisé

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Ca souffle pas mal, 14 noeuds avec des rafales à 18 noeuds soit un force 4-5. Le vent est orienté Nord, il fait 19°C.

C’est un peu intimidant, il y a de la houle et je vois Kribi qui est chahuté par les vagues.

En plus, le rejoindre avec mon annexe ne va pas être facile. En effet, j’ai eu la désagréable surprise de constater que celle-ci n’avait qu’une seule rame avec laquelle il est difficile de godiller. Du coup, il faut alterner les coups de rame à droite et à gauche et le parcours tient alors plus du zigzag que de la ligne droite. Et plus il y a de courant, plus c’est fatiguant d’avancer. Une fois précédente, j’ai dû m’amarrer en cours de route à un corps mort pour reprendre mon souffle.

Mais le hasard fait bien les choses. Je croise deux membres de mon club que je ne connaissais pas, Pierre et Bruno qui s’apprêtent eux aussi à sortir. On discute et ils proposer de venir avec moi au vu des conditions. J’accepte volontiers, ce sera ma premiere sortie avec un vent fort, ça sera plus sûr et plus sympa d’affrronter cela à trois.

Nous embarquons dans leur annexe bien plus stable que la mienne et surtout équipée de deux rames. Une fois sur le bateau, le gréement est vite expédié, mes compères sont expérimentés et efficaces.

Nous faisons une belle nav et j’apprends beaucoup. Sur l’empannage en particulier. C’est une manoeuvre que j’évite de faire quand le vent est fort. C’est comme cela que j’ai appris. La grand voile a tendance à passer violemment d’un bord à l’autre et gare à tout ce qui se trouve sur son chemin. Mes equipiers m’expliquent que bien exécutée, la manœuvre ne pose aucun souci. Il faut embraquer l’écoute de grand voile en se rapprochant du vent arrière de manière à réduire le chemin que la voile peut parcourir, puis empanner et une fois la voile sur l’autre bord, laisser filer l’écoute en accompagnant le mouvement du bateau. Nous répétons la manoeuvre à plusieurs reprises et je me rends compte qu’effectivement en dépit du vent, le changement de bord s’effectue tout en douceur. Le fait d’être plusieurs équipiers aide beaucoup car je n’ai pas besoin de gérer le génois.

Mes équipiers du jour, Bruno et Pierre

Pierre m’explique aussi les règles Osiris de la Federation Française de Voile qui permettent à des bateaux ayant des jauges differentes de s’affronter en régate avec un système de handicap. La FFV attribue à chaque voilier un “rating” qui est fonction de ses caractéristiques (surface de voile, déplacement…) et de ses temps moyens observés. Un Edel 665 comme le mien a une surface de voile de 26 m2 et pèse ~1100 kg à vide soit un rapport Voilure / poids de 24 se voit donner un rating de 4.0. Pierre possède pour sa part un Neptune 550 avec une surface de voile de 18 m2 pour un poids à vide de 450 kgs soit un rapport voilure/poids de 40. Il est donc beaucoup plus performant et a un rating de 8.0. En compétition, même en arrivant après le sien, mon Edel peut etre declaré vainqueur apres avoir appliqué des coefficients aux temps de course. J’ai calculé que mon bateau aurait un temps compensé identique au sien si je mettais 65 minutes et lui 60. Il faudra que je creuse tout ça mais ça me motive bien pour tenter une régate à l’occasion.

On passe un super moment, à refaire assurément !

Elle est pas belle la vie ?

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