La gravité terrestre s’est rappelée à moi subitement.
Le 27 avril, alors que je circulais à vélo sur une piste cyclable détrempée par les récents orages, j’ai perdu l’adhérence de la roue avant dans un virage (negocié un peu trop vite, je dois le reconnaître) et j’ai chuté brutalement.
Cette mésaventure s’est soldée par une fracture de la cheville. J’ai dû subir une operation chirurgicale et la pose d’une plaque avec immobilisation de la jambe pendant 7 semaines.

Autant dire que l’activité voile a dû passer au second plan et mes beaux projets pour la saison avec. Et une fois le plâtre retiré, il m’a encore fallu près d’un mois supplémentaire pour tenir suffisamment sur mes jambes pour pouvoir quitter la terre ferme.
Pendant ces 2 mois et demi loin du plan d’eau, je me suis fait un sang d’encre pour l’ami Kribi. Quand je l’avais quitté la dernière fois avant mon accident, je n’imaginais pas que ce serait pour une durée aussi longue et je ne l’avais pas préparé comme il l’aurait fallu.
- Son amarre allait-t-elle tenir ou bien est ce que j’allais recevoir un appel m’informant que Kribi avait été drossé contre la digue du Rhin et avait fini par couler corps et biens ?
- Avec les multiples précipitations, l’eau allait-elle s’infiltrer et faire moisir tout l’intérieur de la cabine, voiles comprises ?
- L’enrouleur de génois n’allait-il pas lâcher, libérant la voile et transformant Kribi en bateau fou tirant sur son amarre et percutant les bateaux voisins ?
Lorsqu’enfin, le 7 juillet je peux remonter à bord, le soulagement est grand. A part une amarre entortillée et un palan de grand voile dont la manille a lâché, rien de remarquable.
Si, beaucoup de crasse sur le pont et une peur, rétrospective celle là : sans palan pour la retenir, la bôme aurait pu occasionner de gros dégâts en battant contre les haubans…
A l’intérieur de la cabine, un beau bazar lié aux mouvements du bateau pendant 10 semaines mais aucune casse.
Pfiouu ! On l’a échappé belle !
S’en suit une grosse séance de nettoyage et de remise en sécurité du bateau car je ne retouverai Kribi que dans un mois – eh oui, les vacances démarrent – il ne s’agirait pas que quelque chose survienne pendant cette nouvelle absence. Je repars, non sans avoir vérifié à plusieurs reprises l’amarre de Kribi.