Mise à l’eau 2023 et premiers frissons

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C’est parti pour la nouvelle saison !

Je n’ai pas encore tout à fait terminé la remise en état des boiseries, mais comme évoqué dans mes billets précédents, je veux absolument commencer la saison le plus tôt possible et celle-ci est démarrée depuis plusieurs semaines. Aussi je remets juste la barre fraîchement vernie en place, je me passerai des mains courantes dans un premier temps.

L’année dernière, j’avais eu l’aide d’un moniteur de mon club pour superviser l’opération de mise à l’eau mais Ben n’étant pas disponible cette fois-ci, il faudra que je me débrouille. Je peux compter néanmoins sur l’aide de mon frère Eric et de mon fils Xavier qui m’accompagnent.

Inscription du nom du bateau

Avant tout, retirer l’inscription du nom du bateau, “Anne Bonny”.

Les plus superstitieux évitent de changer le nom d’un bateau, c’est supposé porter malheur. En même temps, les bateaux de course au large sont rebaptisés au gré des sponsors, la preuve que la tradition si c’en est une n’est pas respectée par tous, loin de là.

Pour ma part, je n’ai jamais imaginé garder le nom choisi le propriétaire précédent. Anne Bonny était une figure de la piraterie, c’est certes folklorique mais ce n’est pas vraiment ma tasse de thé. J’aurais pu, à la rigueur, conserver le nom initial du bateau, “KYTUS”, mais baptiser son bateau est pour moi un acte fondateur. C’est un peu comme choisir le prénom de son enfant ! “Kribi” est un nom qui évoque beaucoup à mes yeux : mes racines, la mer, la détente, l’aventure, la famille…

J’ai commandé sur stickboat un lettrage adhésif que j’applique sur le tableau arrière. Je suis assez satisfait du résultat.

Gréement

Nous commençons par gréer le bateau sur sa remorque. En effet, une fois que le bateau sera à l’eau, il faudra rejoindre le corps mort à la voile . Vu que ça souffle pas mal, c’est plus sûr de faire l’opération à terre.

Apres avoir vérifié que tout fonctionne bien, on affale la grand voile et on enroule le genois.

Un attelage récalcitrant

Nous passons à l’attelage de la remorque sur la voiture et là les choses se compliquent. Vu le poids du bateau, impossible de soulever à deux l’avant de la remorque. La roue jockey, peu fonctionnelle, ne nous est pas d’une grande utilité. Un membre de mon club vient nous aider et nous assistera durantvtoute la mise à l’eau. Il monte sur l’arrière du bateau pour faire contre-poids et nous parvenons à soulever l’attache-remorque mais là second problème, la boule ne rentre pas complètement dans la barre d’attelage. Nous avons beau appuyer dessus et tenter toutes sortes de manipulations, rien à faire. Nous finissons par le laisser tel quel et Eric commence à tracter la remorque.

La source de nos ennuis

La remorque a deux pneus quasiment à plat mais il faut tout de même rouler sur une vingtaine de mètres jusqu’au local du club équipé d’un gonfleur.

Comme il fallait s’y attendre, après quelques mètres, l’attache-remorque sort brusquement de la boule d’attelage. Nous le repositionnons mais comme la première fois, la boule ne rentre toujours pas complètement. Nous parvenons quand même à amener la remorque jusqu’au gonfleur ce qui permet au moins de remettre les pneus en pression.

Ouf, local atteint !

Nous demandons l’avis de plusieurs personnes pour tenter de comprendre pourquoi cette fichue boule ne rentre pas. Rapidement un petit attroupement se crée, chacun tentant à sa façon de resoudre le problème.

Finalement c’est Marie-Pierre, monitrice du club, qui trouve la solution. Il y a un loquet assez discret sur lequel il faut appuyer pour ouvrir complètement la barre d’attelage. Bon à savoir pour les prochaines fois !

Nous pouvons reprendre notre progression et Eric tracte sans difficulté la remorque jusqu’à la cale de mise à l’eau.

Mise à l’eau

Le bateau étant déjà maté, c’est plus simple que l’an dernier. Je vérifie que les passe-coque sont bien fermés, met en place les pare-battages et fixe le taquet avant que je viens de repeindre.

Je mets aussi en place des amarres à l’avant et à l’arriere. Nous attachons la remorque au treuil de la base que Xavier est chargé d’opérer et nous nous coordonnons pour faire descendre la remorque en douceur jusqu’à l’eau. Tout se passe à merveille.

Kribi est à l’eau

Le plein de sensations

Tant qu’à devoir amener le bateau à sa bouée à la voile, autant en profiter pour s’offrir une virée sur l’eau ! On enfile les gilets de sauvetage et on commence à hisser la grand voile quand subitement Eric m’apostrophe : le bateau est à la dérive ! C’est ma faute, après avoir positionné le bateau face au vent pour le départ, j’ai fait un simple tour mort pour l’amarrer en pensant que ça suffisait vu l’imminence du départ. La preuve que non, quelle bourde !

Du coup, nous appareillons en urgence sous grand-voile seule non étarquée. Le vent est établi et nous sommes heureusement manoeuvrants. Une fois sortis de la zone de mouillage, nous nous plaçons bout au vent et terminons de hisser la grand voile puis nous envoyons le génois. Cette fois tout est ok, c’est parti mon kiki !

C’est l’éclate, la bateau fonce et dépasse les 5 noeuds. Xavier n’est pas impressionné par la gite pourtant marquée, on s’offre un grand moment de sensations.

Selfie by Eric
5.3 noeuds de pointe

Galères en série

Après une bien belle balade sur les flots, je dépose Eric et Xav au ponton et je repars seul pour amarrer le bateau à la bouée. Je navigue uniquement sous grand-voile, c’est plus facile de manœuvrer le bateau de cette manière quand on est seul à bord.

Mais les galères ne tardent pas à s’accumuler.

D’abord un départ chaotique du fait d’une amarre qui cette fois ne veut pas se détacher (décidément…)

Ensuite, alors que je zigzague entre les bateaux, la bouée fer à cheval, mal fixée, tombe à l’eau. Pour esperer la récupérer, je dois faire une manoeuvre d’homme à la mer dont je me serais bien passé. Avec le vent capricieux , l’annexe en remorque et une seule voile hissée, Kribi ne réagit pas normalement. Comme si ça ne suffisait pas je n’ai pas de gaffe donc bien que je frôle la bouée à plusieurs reprises, elle reste hors de portée de bras. Ça me prendra près d’une demi-heure et je ne sais combien de virements de bord avant de réussir à la récupérer.

Il me reste encore à rejoindre le corps mort et là encore il me faudra de multiples tentatives. A chaque fois, je me rapproche de la bouée , je dois lâcher la barre et me ruer vers la plage avant mais entre temps la voilier change de cap et je passe à trop grande distance, l’absence de gaffe se faisant cruellement sentir.

Je finis par me résoudre à faire une manoeuvre peu académique : rester à la barre pour saisir la bouée quand elle arrive à mon niveau. J’y parviens mais du coup je me retrouve amarré vent arrière, impossible d’affaler la grand voile qui est plaquée contre les haubans par le vent.

Après 10 minutes à me débattre sans résultat, je me résous à larguer l’amarre et à refaire une approche. Mes efforts finissent par payer et apres une énième tentative, j’arrive enfin à passer un bout dans le corps mort.

Jusqu’àu bout

Tout n’est pas réglé pour autant. Contrairement à l’an dernier, le corps mort n’a pas d’amarre pré-installée. J’ai à bord des cordages en tout genre mais pas d’amarre digne de ce nom. J’en suis réduit à attacher le bateau à la bouée avec les 3 plus gros bouts dont je dispose et à espérer que ça tiendra jusqu’à ma prochaine visite.

Je quitte Kribi un peu inquiet et je rejoins le ponton avec l’annexe. Il s’est écoulé une heure et demi depuis que j’ai déposé Eric et Xavier ! Je suis littéralement épuisé par les efforts. La saison commence fort ! 😁💪

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